Les saisons. Les cycles. Les boucles.
Quand elle sera grande ! Elle veut être femme-enfant !
Pas bête !
Comme son père. Son père était homme-enfant. Même avant de ne plus être son père. Il faut dire que lui aussi était un enfant abandonné. Son vrai père. Lui. Était un homme abandonneur. Femme-enfant. Fille-mère. Homme-enfant. Salaud-père.
Mais il y a un monde où se retrouve tout le monde ! Dans le jardin extraordinaire d’Annick ! Son secret ! Le jardin extraordinaire d’Annick est cultivé ! Fleurs ! Légumes ! Arbres ! Plantes ! Toute une palette ! Pas laide !
Pas bête !
À Sarcelles. Sa grande-femme-de-préférence s’est mariée. Elle aussi. Toutes les femmes finissent par se marier. On a l’impression. Les mamans-filles comme les grandes-femmes-de-préférence. On ne peut compter sur personne. On ne peut compter pour personne. On compte pour rien. Pour moins que rien.
Reste le jardin extraordinaire ! Ça ! C’est vraiment bien ! C’est plus que bien ! C’est plus que rien !
Pas bête !
À Sarcelles. Les vacances. Le vide après la naissance. La vacance. Le vide après le mariage de la haute-infirmière-en-couture. La vacance. Le vide après l’annonce. De la disgrâce. Par la garce. La fausse vraie fille de la grande-femme-de-préférence mariée. La vacance.
Il n’y a que dans le jardin extraordinaire que c’est toujours les vacances ! Que ça ne se vide jamais ! Ça pousse ! Flamboie ! Flori-sent !
Pas bête !
Il y avait la chambre de dégoût. Annick partageait sa chambre de vie avec sa grand-mère. Dans son lit. À la place du mort. Il y avait la chambre un-culte.
C’est avant qu’il y avait eu la chambre des vacances ! Annick partageait sa chambre des rêves avec sa grande-femme-de-préférence  ! Chacune dans son lit ! À la place du vivant ! C’était beau ! Joli ! Plein d’objets ! De livres ! D’images ! De broderies ! Toute une palette ! On aurait dit le jardin ! Il y avait la chambre des goûts ! Quand on apprend à aimer de travers ! Ça oblige ! Ça oblique ! À aimer à travers !
Pas bête !