De la géographie aux racines

Mercredi 28 avril 2010, par Anna, Ivan Joseph // La danseuse de vélo

Antoine est originaire de la Beauce. Célestine également. Du même village. Ce sont les grands-parents paternels de Lucie. Que dire à leur sujet ? Ah, oui ! Antoine a tout de même obtenu son Baccalauréat Latin-Grec. Pour l’époque, c’était quand même quelque chose ! Et puis, quoi d’autre ? Ah, oui ! Aussi. Antoine est un bel homme. Oui, décidément, un bien bel homme... « le salaud !  » Célestine, en revanche, n’était franchement pas très jolie.
Tous ces temps qui se mélangent !
Je ne me souviens plus bien de comment cela s’est passé. La Beauce, la Creuse - eh oui, car il ne s’agissait finalement pas de la Corrèze ! -, Paris... Tout cela est assez flou, à vrai dire, devient touffu. Ou plutôt non, ce n’est pas encore cela : c’est un peu comme si les choses avaient bougé. Après tout, il ne faut peut-être pas que tout cela m’inquiète. C’est peut-être pour cela que c’est un joli voyage, que cela ressemble à l’un de ces nombreux rêves éveillés de Lucie. C’est peut-être sa vie, peut-être pas. Un peu...
Moi, cette histoire me fascine. J’ai très envie de la suivre à la trace. Alors, pourquoi m’en faire ? S’égarer fait partie des voyages... Mais pourquoi je vous dis tout cela, moi ?! Sans doute parce j’ai peur que vous m’abandonniez en route. J’aimerais que nous allions jusqu’au bout de l’histoire de Lucie ensemble... quand bien même cela doive inévitablement nous amener à en pratiquer tous les méandres les moins confortables...
La Creuse, la Beauce, Paris. Des grands-parents paternels, une mémé Béatrice, un père - ... caché pour l’instant dans un silence de l’histoire -, une maman - oui, une mère qui est aussi une maman, même si elle est sans doute malheureuse -, deux frères, une passion perdue - sans cesse recherchée... Oui, oui : encore beaucoup de flou.
Ou alors, je suis à un moment du voyage où je suis fatigué, où j’ai besoin de me reposer quelque peu, de faire une halte... Et dans ce cas, ne pas m’abandonner serait m’attendre  ; le bien vouloir... Car cette histoire est riche, ce voyage sera beau, j’en suis sûr !
Je vais vous dire ce que je pense (ou quelque chose d’approchant) : Lucie, il y a en elle comme une énergie qui nécessite que soit racontée son histoire. Je ne sais pas trop pourquoi je vous ai dit cela. C’est un peu comme si Lucie avait une histoire obligatoire !...
Son grand-père était cultivé. Il avait eu le bac Latin-Grec et il était bel homme (« le salaud !... »). Célestine a vécu une vie assez soumise avec lui. Elle avait de vilaines mains. La mort d’Antoine l’a libérée ; un peu. Pourtant, elle aussi était intelligente. Mais elle n’avait pas eu son baccalauréat Latin-Grec, elle...

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