Fluides - Partie I - § XV
Vendredi 26 août 2011, par // Fluides ou Le singulier pluriel
« Écoute, je suis désolée,
là, Michel, mais t’as pas à te mêler de ça !
C’est une affaire entre Lydie et moi ! Ça, c’est le comble :
c’est quand même pas toi, maintenant, qui va nous expliquer... et,
encore moins, à moi !... comment il faut s’y prendre pour
organiser la Brigade !... Nan
mais, c’est pas possible ! Vous avez décidé de tous vous y
mettre aujourd’hui !... Cela dit, justement, j’en ai surtout après
toi, tiens ! Tu as raison d’intervenir, Michel, pour me le rappeler !...
Et je te l’ai déjà dit !... C’est toi !! avec ton
espèce de désinvolture à la mords-moi-l’nœud
qui nous dézingue tout !... Après, plus personne ne se
souvient du sérieux de notre démarche !... Tu
m’exaspères avec ça, à la fin !... Ah oui ! Non
mais, vraiment ! Ça m’énerve !... Je te l’ai
déjà dit, en plus !!! »
Cette fois, Laurence est en fureur tout à fait. Toute son attitude démontre la véracité de ce qu’elle exprime, en prouve toute la sincérité... dans la rage ! Elle est rouge comme une flamme (elle voudrait carboniser Michel sur place, c’est sûr !), ses yeux sont injectés. Pourquoi tout se décharge-t-il ainsi paroxystiquement sur lui, sur l’affable Michel, dans l’acmé de l’ire ? Est-ce justement parce qu’exaspère l’Amirale plus que tout, à la différence de la réaction plus combative et, en cela, sans doute plus rassurante pour elle de Lydie, le silence patient, diplomatique et résigné de celui-là, qui met du même coup d’autant plus en relief sa propre perte de contrôle ? Vous savez - non, suis-je bête ? vous ne pouvez pas savoir encore... -, cette forme de pudeur active, de modestie laborieuse où l’on peut si bien reconnaître Michel ; dans sa façon de ne pas se mettre en avant, de se plaire à ne pas être le leader, de mettre toujours un point d’honneur à bien s’intégrer au groupe, jouant simplement sa partition, pour le mieux, pour lui, certes, mais avant tout pour les autres, pour l’ensemble, interprétant sa tâche non pas pour la mise en valeur de sa prestation mais dans l’intérêt du meilleur rendu général. Un élément essentiel de la Brigade - de plus ! -, en fait, ce Michel !
Oui, l’Amirale lui est encore copieusement rentrée dedans, sans la moindre mesure. Oui, elle a encore avec lui plus qu’avec tout autre tenté de régler des comptes avec lesquels l’organisation de la Brigade symbolique n’a, décidemment, rien à voir. Mais lui, Michel, comme à son habitude, dans un de ces plus caractéristiques et naturels comportements tout en composition, a tout encaissé, sagement ; au demeurant, à la plus grande gêne des autres - et d’ailleurs, accentuant encore par là cette dernière - ; de Christiane, bien sûr, de toute évidence, toujours très vite choquée dans ce genre de situation ; mais aussi de Lydie elle-même, finalement, malgré la cause de l’amorce de la dispute ; seul, évidemment, faisant ainsi montre de sa toujours apparente même froideur, Élie, un peu reculé près de son bureau, comme en observateur, semble moins affecté...
Cette fois, Laurence est en fureur tout à fait. Toute son attitude démontre la véracité de ce qu’elle exprime, en prouve toute la sincérité... dans la rage ! Elle est rouge comme une flamme (elle voudrait carboniser Michel sur place, c’est sûr !), ses yeux sont injectés. Pourquoi tout se décharge-t-il ainsi paroxystiquement sur lui, sur l’affable Michel, dans l’acmé de l’ire ? Est-ce justement parce qu’exaspère l’Amirale plus que tout, à la différence de la réaction plus combative et, en cela, sans doute plus rassurante pour elle de Lydie, le silence patient, diplomatique et résigné de celui-là, qui met du même coup d’autant plus en relief sa propre perte de contrôle ? Vous savez - non, suis-je bête ? vous ne pouvez pas savoir encore... -, cette forme de pudeur active, de modestie laborieuse où l’on peut si bien reconnaître Michel ; dans sa façon de ne pas se mettre en avant, de se plaire à ne pas être le leader, de mettre toujours un point d’honneur à bien s’intégrer au groupe, jouant simplement sa partition, pour le mieux, pour lui, certes, mais avant tout pour les autres, pour l’ensemble, interprétant sa tâche non pas pour la mise en valeur de sa prestation mais dans l’intérêt du meilleur rendu général. Un élément essentiel de la Brigade - de plus ! -, en fait, ce Michel !
Oui, l’Amirale lui est encore copieusement rentrée dedans, sans la moindre mesure. Oui, elle a encore avec lui plus qu’avec tout autre tenté de régler des comptes avec lesquels l’organisation de la Brigade symbolique n’a, décidemment, rien à voir. Mais lui, Michel, comme à son habitude, dans un de ces plus caractéristiques et naturels comportements tout en composition, a tout encaissé, sagement ; au demeurant, à la plus grande gêne des autres - et d’ailleurs, accentuant encore par là cette dernière - ; de Christiane, bien sûr, de toute évidence, toujours très vite choquée dans ce genre de situation ; mais aussi de Lydie elle-même, finalement, malgré la cause de l’amorce de la dispute ; seul, évidemment, faisant ainsi montre de sa toujours apparente même froideur, Élie, un peu reculé près de son bureau, comme en observateur, semble moins affecté...
P.-S.
Fluides - Partie I - Chapitre XV