Fluides - Partie I - § XXV

Vendredi 9 septembre 2011, par Ivan Joseph // Fluides ou Le singulier pluriel

C’est amusant, car c’est un véritable concours de circonstances. Oui, une fois de plus, la bonne vieille expression se trouve vérifiée : "Comme Paris est petit !” Ce même jour de mai - 2007... -, en effet, c’est sur un pont tout proche du lieu de rendez-vous d’Élisabeth et de Lydie que se trouvent arrêtés les personnages de l’histoire qu’il s’agit, pour sa suite, de rejoindre à présent. À ce point, la synchronie est même ahurissante puisqu’il s’agit exactement du Pont-au-Change, c’est-à-dire celui-là même sur lequel donne directement la fenêtre de la deuxième mezzanine du café Au vieux Châtelet de l’autre côté de laquelle sont encore en ce moment en train de converser les deux femmes.
Les deux hommes, eux, les deux autres personnages en question, sont appuyés sur le petit mur qui sert de garde-fou de chaque côté du pont. Celui-qui-n’est-pas-encore-connu commence :
« C’est beau, n’est-ce pas, mon cher Tintis, ce magnifique couché de soleil sur les ponts de la Seine, vers l’aval ?!... Bien sûr - j’oubliais !... - tu ne dis rien, mais tu sais bien que ce n’est pas grave, mon cher Tintis, que tu ne dises rien. Ne prends pas cet air désolé. Tu sais bien qu’avec moi, avec ton ami Charles, ce n’est pas grave. Et puis, d’ailleurs, je te l’ai déjà expliqué : la réalité n’est pas que tu ne dis rien, que tu ne sais pas parler (Oh non ! Ne t’affole pas  ! Ne crois surtout pas cela !) ; c’est simplement que les autres ne savent pas te comprendre. C’est pourtant tellement intéressant tout ce que tu as à dire, mon cher Tintis ! N’est-ce pas que tu en as des tonnes et des tonnes de choses à dire ! Heureusement que ton bon ami Charles est là, lui, pour savoir écouter et apprécier tout cela. Pas vrai, mon cher Tintis ! Est-ce que ce n’est pas moi qui, le premier, que dis-je ? le seul ! ai su entendre comment tu t’appelais en secret, quel nom tu te donnais dans l’univers si riche et si subtile de ta pensée ? »
Le bas-lanceur écoutait Charles avec le sourire gêné de son pudique débordement de reconnaissance.
« Veux-tu marcher un peu encore, Tintis ? Ou bien préfères-tu plutôt que nous rentrions tout de suite à la maison ? Je suis sûr que tu as encore des quantités de merveilles à me raconter au sujet de ce que tu as fait durant cette belle journée ! »
Le bas-lanceur émit une sorte de grommellement timide.
« D’accord, comme tu veux. Promenons-nous encore un peu, alors ! »

P.-S.

Fluides - Partie I - Chapitre XXV

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