Fluides - Partie I - Chapitre XXXII

Mardi 31 juillet 2012, par Ivan Joseph // Fluides ou Le singulier pluriel

Il fait déjà nuit. Il n’est pourtant que dix-huit heure trente-sept. De l’autre côté de la paroi, dans la dernière des trois anciennes chambres de service contiguës - récemment acquises lors d’une vente aux enchères - du sixième étage de l’immeuble en pierre de taille de la rue Lucien Sampaix dont il est, par ailleurs, propriétaire du local commercial, aménagé, au rez-de-chaussée, pour un usage d’habitation et donnant sur une cour parsemée de quelques végétaux frileux, Charles, ombrageusement courbé sur son bureau, peut à présent déceler les premiers ronflements de Tintis, auquel il l’a donnée pour chambre. Après de longues minutes, il ouvre enfin son cahier à spirales à la couverture grossièrement glacée d’un pelliculage brillant de la plus mauvaise qualité :

« Paris, le 8 novembre 2007, 18 h 54.

Je crois que je commence à comprendre certaines choses au sujet de Tintis. À la base de tout ça, il y a un énorme traumatisme, c’est évident. Comme une catastrophe. Je pencherais pour quelque chose de familial. Un drame. Il y a une mort là-dessous, ce n’est pas possible autrement. Comment pourrait-il, autrement, avoir métabolisé un tel don. Je veux ce don. Je l’aurai. Pour cela, il me faut comprendre ce qu’il y a là-dessous. Où il faut chercher avec le plus d’opiniâtreté, me semble-t-il, c’est du côté de cette intuition de dualité qui me prend chaque fois que je l’examine. Je vois son alter ego en lui, et, tout à la fois, dans l’autre, qu’il peut atteindre. »

P.-S.

Fluides - Partie I - Chapitre XXXII

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