Fluides - Partie II - Chapitre IV

Lundi 24 décembre 2012, par Ivan Joseph // Fluides ou Le singulier pluriel

Pascal esquissa un sourire un peu malicieux :
- Je transmettrai, Mademoiselle, je transmettrai... Y a-t-il d’autres commentaires, d’autres remarques ?...
La voix masculine qui s’était déjà fait entendre tout au début du cours, retentit alors plus sonore que jamais :
- Oui, moi, Monsieur, j’aurais bien voulu dire quelque chose.
- Nous vous écoutons, jeune homme !
Quelques ricanements étouffés encore s’élevèrent, en raison de l’emploi récurrent par « Dédé » de ses formules toujours aussi désuètes :
- Voilà, je suis désolé de dire ça, Monsieur, mais je trouve vraiment que ça manque de sexe, votre truc ! Écoutez, c’est vrai quoi, ils ne font donc jamais l’amour tous ces personnages !
- C’est que...
Pour le coup, cette fois-ci, le prof n’eut même pas le temps de répliquer à la revendication érotique du nouvel intervenant, tant Frédérique, lui en ôtant toute possibilité par sa répartie cinglante lui coupa sèchement la parole :
- C’est quoi encore ton problème, Alex ! Tu vas quand même pas encore la ramener avec tes obsessions d’adolescent attardé !
Puis s’adressant à Pascal :
- Vous inquiétez pas, Monsieur, c’est sa spécialité. Il nous rebat les oreilles à tous avec ça toute la journée. Le pauvre s’est simplement planté d’orientation. Il aurait mieux fait de s’inscrire en masturb’ sup’ !
L’amphi était aux anges. Pascal essaya bien de calmer un peu tout ça, mais le mouvement était à présent en marche et pas plus lui qu’un autre ne pouvait l’arrêter :
- Je vous en prie, Mademoi...
Dans ces moments-là, avec en plus le soutien de l’hilarité générale, sur laquelle elle surfait d’ailleurs avec autant d’aisance qu’un hawaïen sur sa vague, Frédérique était tout bonnement incœrcible :
- Eh, dis donc, Alex, si ça te démange, t’as qu’à aller faire un petit tour dehors pour te détendre, mais en attendant, ce serait bien que tu nous laisses potasser tranquille, d’accord !
Alexandre était déjà tout rouge. La quasi-totalité des regards étaient tournés vers lui. Bien qu’il n’ouvrît plus du tout la bouche jusqu’à la fin du cours, il fallut encore patienter quelques minutes avant de retrouver une sérénité suffisante à la poursuite de ce dernier :
- Bien... Hm... Je note que... Dans tous les cas... Cela parle bien peu de construction, n’est-ce pas ?... De style... N’avez-vous pas remarquez que vous êtes essentiellement centrés... Dans vos interventions... Et si j’excepte une requête quelque peu insolite... Centrés, donc, vous disais-je, sur l’intrigue... Je vous invite à vous interroger sur cette orientation de travail que... vous venez de vous donner vous-même, de par le fait, pour préparer le cours de la semaine prochaine...
La réaction fut unanime, un véritablement chœur :
- Oh, naaaaaaan !!!!!

P.-S.

Fluides - Partie II - Chapitre IV

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