Fluides - Partie I - Chapitre XXVII

Mardi 24 juillet 2012, par Ivan Joseph // Fluides ou Le singulier pluriel

Il faut que je vous dise. Cela faisait déjà un petit moment que nous avions pris connaissance de l’existence d’Élisabeth, mais seulement par bribes. Cela commençait à agacer certains d’entre nous. Je le sais. D’ailleurs, c’est facile, je crois bien que je faisais partie de ceux-là. J’avais envie de savoir un peu comment l’histoire évoluerait. Je trouvais que ça n’avançait pas.
Tout ce qui nous était arrivé était touffu, confus. C’était mystérieux. Certes, ce dernier aspect ne nous déplaisait pas ; moins...
Enfin, Lydie s’est décidée à présenter Élisabeth au groupe ! Il était temps ! Nous commencions à nous ennuyer, je vous dis.
Elle l’a amenée à la Cabine. Elle avait prévenu les autres. Au fond, nous nous demandions tous depuis le début ce que pouvait bien faire cette Brigade.
Voulez-vous que je vous raconte la scène ?
Les deux femmes sont arrivées au fond du long couloir. Élisabeth est anxieuse, un peu, avant cette rencontre. Ils sont pourtant tous très souriants, avenants (Élie, peut-être un peu moins ; davantage sur la réserve). « Ah ! Voilà notre mystérieuse invitée !  » C’est bien sûr Varennes qui ouvre le bal. «  Surtout, mets-toi à l’aise, Élisabeth, d’accord ? Moi, c’est Laurence. Lydie nous a déjà un peu parlé de ce qui t’arrive. Sache que tu es ici la bienvenue ! - Merci beaucoup, bredouille Élisabeth un peu intimidée. - Mais, assieds-toi ! Je t’en prie ! Regarde le bon gros fauteuil qui te tend les bras, là-bas ! enchaîne Christiane »... Bon, je vous passe les détails. Ils n’ont pas été longs à la décrisper.
Voilà essentiellement ce que nous avons appris ce jour-là  : Elisabeth avait cette obsession, depuis l’accident de son frère, qu’elle y était pour quelque chose...
Ce vagabond, cette espèce de mime d’une explosion... « Ah oui ! Et puis, surtout, il a mimé un dormeur juste avant. Comme ça : en penchant sa tête sur ses mains jointes. Or, vous savez, Raymond a fait son AVC pendant son sommeil... »
Pour tout vous dire, moi, ce que j’ai le plus apprécié, c’est qu’à partir de ce moment-là, j’ai pu en savoir un peu plus. Les membres de la Brigade lui dirent unanimement que ce n’était peut-être pas impossible, qu’ils travaillaient bien, eux, justement, autour de ces phénomènes de coïncidences apparemment étranges. En fait, voilà, nous eûmes la confirmation que la Brigade était la création de Varennes, bien sûr. Mais, plus précisément, nous apprîmes qu’elle avait pour vocation de « relier les deux parties de l’existence : la visible et l’invisible... » Il s’agissait de le faire, plus exactement, « pour lutter contre des dommages injustement occasionnés à des innocents à travers ce passage ténu... »
Je sais, je suis désolé, vous allez dire que je suis confus...
En gros, la Brigade a accepté d’épauler Élisabeth, d’enquêter afin de vérifier si sa thèse tenait la route, s’il y avait bien une relation de cause à effet entre telle de ses décisions, de ses actions, et l’accident de son frère.
Cela discutait ferme derrière la verrière du Taf...
Ah ! Enfin ! Un peu d’action ! Nous nous sommes regardés, complices : nous n’avions que trop attendu.
« Je pense qu’avant tout il faut tenter de retrouver ce vagabond, vous ne croyez pas ? » La proposition de Michel est retenue. Les recherches commencent.

P.-S.

Fluides - Partie I - Chapitre XXVII

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