Fluides - Partie II - Chapitre VII

Jeudi 27 décembre 2012, par Ivan Joseph // Fluides ou Le singulier pluriel

- Bien... Je t’écoute... Qu’est-ce que ça t’a inspiré, alors, cette histoire d’Odile Quélen ?...
- Voilà, Dédé : figure-toi que j’ai trouvé aussi l’autre jour en lisant, une petite carte qui était intercalée dans le bouquin et que je n’avais jusque-là pas remarquée...
- Ah, oui ! Et ?...
- Eh bien, la carte est signée de cette même Odile. En voici le contenu : “Agon-Coutainville, 1996. À Jules. En souvenir d’un certain meilleur ouvrier de France... With love. Odile.” C’est-y pas mignon !
- Bon, ouais. Si tu veux. Et alors ?...
- Et alors, Dédé ?! Alors, tu me connais : je n’ai pas pu résister, j’ai cherché sur Internet. Dans les pages jaunes, dans le département de la Manche. J’ai trouvé une Odile Quélen qui habite Saint-lô. En poussant un peu plus ma recherche sur Google, j’ai su qu’elle est enseignante en Lettres modernes au Lycée Le Verrier. C’est pas génial, ça  !
- Qu’est-ce que t’es encore allé inventer, Pascal ?!
- Tu l’as dit, bouffi : inventer ! Je pense que j’ai tout simplement une terrible envie d’intégrer ça, d’intégrer Odile, ou quelque chose du genre autour de ce personnage mi-réel mi-imaginaire, dans la prochaine étape de Fluides.
- Mais enfin, Pascal ! Il faudrait peut-être attendre un peu que mes étudiants aient commencé un minimum à bosser sur la première partie du récit, tu ne crois pas ?
- Oh, toi, toujours à m’emmerder avec tes étudiants ! Accepte au moins une fois, Dédé, de les bousculer un peu. Non ? Tu penses pas que ça leur ferait le plus grand bien ? Tiens, tu n’as qu’à les faire bosser sur la première partie en leur posant comme une énigme avec Odile. Regarde, tu pourrais leur dire un truc dans le genre : “Bon, on va travailler sur le début d’histoire dont je vous ai donné le texte, mais aussi, sachez, en plus de cela, qu’il va vous falloir le faire, en assimilant que, dans son devenir, cette même histoire va voir intervenir un nouveau personnage : Odile Quélen... etc. etc.” Et là, tu leur dresses un bref portrait de la Didile - hein, mon Dédé ! - tel que je viens de te le faire moi-même...
- Pff, Pascal, mais tu ne t’arrêteras donc jamais une seconde dans ta vie, d’élucubrer à l’infini !
- Que veux-tu, mon poteau, c’est aussi pour ça que tu m’aimes, non ?
- Je me demande, des fois. Je me demande...
Puis, il y eut encore une pause ; le temps de finir les dernières gorgées de café. Juste après cela, le professeur reprit :
- Bon, tu sais, Pascal, ce n’est pas tout ça non plus... C’est-à-dire que j’ai aussi un problème, moi, en ce moment... Dont j’aimerais te parler...
- Je t’en prie...
- Je sèche, vois-tu... Je ne sais plus trop quoi leur dire, justement, à ces fameux étudiants... Je ne sais plus comment faire, dans notre projet... J’ai peur de ne pas les intéresser...
- Voyons, André ! Moi, je te fais confiance. Tu vas y arriver. Comme toujours.
- Non, Pascal. Arrête, s’il te plaît. Je ne voudrais surtout pas de complaisance de ta part. Surtout pas toi. C’est un vrai souci. Je ne sais vraiment pas comment m’y prendre... Tu aurais une idée, toi ?...
- Tu n’as vraiment pensé à rien ?...
- Si, c’est vrai...
- À quoi, André ?...
- Eh bien, je me disais que je pourrais peut-être relire encore moi-même une énième fois le texte... pour...
- Pour ?...
- Pour voir, par exemple, ce qui me paraît bon, moins bon... Ce qui me paraît - désolé de te dire ça - ne pas tenir la route... Ce qui me paraît contestable... Tu ne m’en veux pas trop de te dire ça ?...
- Mais bien sûr que non, tu sais bien. Vas-y, continue...
- Eh bien, voilà... Je crois que je devrais une nouvelle fois relire le texte... Cette première partie de Fluides... Et inviter mes étudiants...
- Oui ?...
- À me formuler encore plus avant leurs critiques...
- Ça me paraît une excellente idée !

P.-S.

Fluides - Partie II - Chapitre VII

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1 Message

  • Fluides - Partie II - Chapitre VII 28 décembre 2012 22:55, par Jeune C

    Où la démonstration de la littérature réaliste, l’écrivain répond en ping-pong à la question de l’étudiant avant que le prof ne lui en ai fait part par des initiales.

    repondre message